Err

Besoin d’un conseil ?07 69 23 36 67
CTIFL
Ascocarpes et mycorhizes de truffes ainsi que de différentes autres espèces de champignons
 
Formée par l'assemblage des mots grecs : Myco (champignon) et Rhiza (racine), la mycorhization, est l'association durable de deux organismes différents, qui leur permet de mieux vivre ensemble : l'union entre les racines d'un végétal et le mycélium d'un champignon.

L'objectif de la conception d'un plant mycorhizé est d'améliorer, par un processus très rigoureux, l'association naturelle d'une variété de truffe à sa plante-hôte.
 
La mycorhization contrôlée est la meilleure assurance de créer les conditions initiales de plantation idéales :
Concrètement la mycorhize recouvre la racine comme un manchon duquel va rayonner un réseau très dense de filaments très fins : le mycélium.

Chaque fil est plusieurs centaines de fois plus fin que la plus fines des racines de l'arbre.
Un cube de 3cm de coté peut contenir jusqu'à 10 kilomètres de ce réseau arachnéen.

Il est donc facile de comprendre combien la capacité de l'arbre à filtrer l'eau et les substances est ainsi multipliée.

Cette association est qualifiée de "symbiose" puisqu'elle se fait à bénéfices mutuels partagés : chaque "symbiote" en retire, par échange avec l'autre, un avantage pour lui-même.

Le champignon permet à l'arbre d'augmenter considérablement son flux en substance minérale comme l'azote, le phosphate, le cuivre, le zinc … et en retour l'arbre offre au champignon les glucides qu'il ne peut produire puisqu'il n'effectue pas de photosynthèse.
Ces associations naturelles sont aussi vieilles que le monde végétal mais, depuis les années 1960 en Italie d'abord (Fassi & Fontana) puis '70 en France (Chevalier & Gente), l'homme s'y est scientifiquement intéressé et en a considérablement perfectionné la technique, jetant les bases de la "mycorhization contrôlée".

Mais, si le principe est simple les difficultés sont nombreuses et seul un laboratoire agronomique expérimenté et parfaitement équipé peut assurer la parfaite réalisation du cahier des charges requis.
Beaucoup de conditions sont à remplir et non la moindre consiste en la parfaite axénie à observer intégralement.

En effet une infinité d'autres champignons existants est aussi capable de s'associer avec les racines de la plante choisie et ne demande pas mieux que d'avoir l'occasion de le faire.

Pour un résultat plus pertinent que dans des conditions naturelles, il est primordial que se soit le mycélium de la truffe qui les colonise en pionnier et s'installe ensuite en exclusivité sur la plus grande partie possible du système racinaire.

Il faut pour cela créer des conditions d'incubation optimales et supprimer totalement les autres compétiteurs, tout au moins les empêcher d'arriver jusqu'aux racines le temps nécessaire que les mycorhizes de la truffe soient installés d'une façon majoritaire et durable.

Comme une multitude de spores microscopiques se trouvent en permanence dans la terre, les terreaux, l'eau, l'air, le matériel, les mains des opérateurs … l'ensemble des manipulations doit être menée dans un mode et un environnement totalement stérile, à l'abri des contaminations, durant, selon la variété de Truffe, de 8 mois à plus d'un an.
 
Garantie de la qualité de la mycorhization : une exclusivité française
En France le respect du cahier des charges et le résultat final de cette production est vérifié, inspecté et noté par un organisme de contrôle indépendant : le CTIFL ou l'INRA.
Les lots de plants ayant passé victorieusement les contrôles de qualité sont validés et déclarés aptes à être commercialisés, les autres peuvent être représentés l'année suivante, mais doivent être détruits au-delà (destruction contrôlée).

L'organisme certificateur, CTIFL ou INRA, remet ensuite au pépiniériste le nombre exact d'étiquettes correspondant au nombre de plants validés, chacun recevra la sienne.

Cette étiquette porte un numéro d'identification spécifique dans lequel on retrouve l'identité du pépiniériste ayant produit le plan, la variété de l'arbre, le type de truffe, le numéro du lot et le millésime : c'est le cas de notre Plant Premium qui est l'aboutissement de nos 30 ans d'expérience.

Issu de semences sélectionnées, mycorhizé par un inoculum dont l'ADN a été certifié en laboratoire il est garanti porteur du champignon sur l'ensemble de son système racinaire.

Il est vierge de parasites ou de compétiteurs de la truffe.

Élevé en microclimat sur un substrat spécifique, additivé en hydrorétenteur, sa vitalité et sa résistance sont contrôlées.

Clairement identifié par un numéro unique, la traçabilité de son parcours cultural est absolue.

Introduit dans le milieu adéquat, il maximisera vos prévisibilités de production.

Sans aucun esprit de dénigrement, nous attirons votre attention sur le fait que la France est le seul pays dont la qualité de mycorhization des plants truffiers est attestée par une certification donnée par des organismes indépendants.
Dans les autres pays producteurs de plants, c'est le laboratoire du pépiniériste qui atteste lui-même de la bonne conformité de ses propres plants.
La différence, importante, mérite d’être soulignée.
 
Peut-on mycorhizer soi-même ses plants truffiers ?
Cette méthode empirique connue depuis le XIXs est toujours pratiquée par certains trufficulteurs et porte le nom de "plant planteur".

Elle consiste à apporter des spores de truffes au contact des racines de l'arbre, par exemple en les arrosant d'une solution faite d'un broyat de truffes et d'eau ou encore par pralinage.

A l'observation des pratiques, on constate que cet apport est fait à tous les stades du développement du plant, aussi bien au moment de la germination que dans sa prime jeunesse ou encore sur un sujet déjà bien installé.

Dans les régions ou la virulence de la truffe est reconnue, dans les vergers truffiers en remplacement d'arbres morts ou d'une façon générale dans tous les sols contenant de grandes quantités de spores actifs de truffes, le "plant planteur" peut avoir un certain succès.

Simplement parce que multiplier le nombre d'arbres pouvant potentiellement s'associer avec la truffe multiplie aussi les chances que leurs racines rencontrent des spores de truffes.
Ainsi Joseph Talon, le premier trufficulteur de l'histoire, ayant découvert au début des années 1800 la relation entre la truffe et le Chêne avait parait-il coutume de dire "si vous voulez des truffes, plantez des glands !".

Mais objectivement, même menée de façon méticuleuse, beaucoup de compétiteurs fongiques vont se trouver simultanément ensembles au contact des racines et entrer en concurrence pour les coloniser de leur propre mycélium.

Celui de la truffe n'étant malheureusement pas le plus conquérant, il risque fort de se limiter à de toutes petites parties du système racinaire.

De plus, pour une fertilité future du mycélium, il faut encore que des spores des deux sexes se trouvent dans le milieu puis "lever leur dormance" pour que celles-ci s'activent immédiatement et mycorhizent le matériel racinaire à disposition.

Au final, on améliore sans doute le potentiel de production des plants forestiers, mais le rapport prix/résultat ne doit vraiment pas être la préoccupation première ... à moins de ne payer ni les belles truffes mûres qui seront utilisées pour l'ensemencement ni le temps de travail.

Pour notre part, nous pensons que ce procédé est à réserver aux passionnés ou aux trufficulteurs déjà installés.

Mais, même si nous avons choisis et développons une autre voie, nous respectons totalement les adeptes de ces pratiques.

Le monde de la truffe est composé d'individualités passionnées qui cherchent et expérimentent sans cesse des recettes et des méthodes personnelles, parfois secrètes, d'inspiration ancestrale ou ultramoderne et souvent inattendues.

Cette diversité constitue une richesse et … une source intarissable de discussions entre trufficulteurs à la recherche de leur Graal !
Si vous êtes intéressés par cette technique ancestrale, vous trouverez plus de détails dans les chapitres "Sur-mycorhization" et "Piège à truffes" de notre folio : Entretien
Si vous cherchez plus d’informations sur la mycorhization contrôlée, vous lirez avec intérêt l'intéressant dossier réalisé par deux éminents chercheurs de l'INRA, pères de la mycorhization contrôlée en France, MM. G. Chevalier & H. Frochot : La maitrise de la culture de la truffe
Et vous trouverez ici une vidéo issue du programme TTD (Provence de la Truffe) et réalisée par Pierre Marilly qui expose le rôle et la fonction de la mycorhization : La truffe, fruit du mycélium